Page:Burnat-Provins - Le Livre pour toi, 1907.pdf/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.



I


Je t’aime

Personne ne m’a appris ce mot. Je l’ai senti venir des profondeurs de ma chair, monter de mon sang à mes lèvres et s’envoler vers ta jeunesse et la force féconde qui est en toi.

Je l’ai entendu sortir de ta bouche avec ivresse.

C’est un oiseau doré qui s’est posé sur mes yeux, si doucement d’abord, et puis si lourdement que tout mon être en a chancelé.

Et je me suis abattue dans tes bras, tes grands bras où je me sens fragile et protégée.