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XCIII


Que disent les sirènes au fond des ports, celles qui ne chantent pas, celles qui râlent ?

Elles disent que les bateaux s’en iront, dans les embruns amers, vers le large où dorment des mystères.

Là-bas, ils ne verront plus que les immensités interdites aux pas des hommes : le ciel et l’eau.

Elles disent ce qui leur fut révélé par les nuits de tempête, ce que les vagues hurlent à l’inconnu, mais qui comprend ?

Et moi, Sylvius, je dis ce qui roule dans la tourmente de mon âme. Mais qui comprend ?