Page:Burnat-Provins - Le Livre pour toi, 1907.pdf/201

Cette page a été validée par deux contributeurs.



LXXXIX


L’automne s’éloigne comme une femme douloureuse qui a perdu tout ce qu’elle aime.

J’ai vu le convoi des dernières feuilles sur les chemins ternis, et l’hiver vient poser ses mains froides sur mes joues.

Ô route longue, ô solitude, vide des soirs…

Sylvius, l’absence est mauvaise, elle ranime les aiguillons engourdis.

Sais-tu ce que je vois dans les matins ? Ton sourire qui ne vient plus vers moi.

Sais-tu ce que je vois dans les midis ? Tes baisers qui prennent d’autres lèvres.