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Svelte et immaculée comme le corps chaste d’une vestale aux cheveux ondulés, l’unique colonne demeurée droite jette au temps le défi de sa persistante jeunesse ; mais, les masques sont en poussière, les voix sont éteintes, la vie disparue, qui vibrait sous l’aile pourpre du velarium.

Les oiseaux de nuit logent dans les creux où des mains vigoureuses scellèrent les bronzes précieux et la solitude pleure sous les voûtes du cirque éventré.

Ô Sylvius, que n’étais-tu près de moi pour soulager mon âme en face de la muraille énorme et mystérieuse que dix-huit siècles ont respectée.

J’ai regardé… regardé pour entrevoir des ombres, j’ai écouté pour retrouver des chants, mais je n’ai rien aperçu près de moi que ton image, hautaine et grande, debout sur les dalles fendues, je n’ai rien entendu que le son regretté de ta voix.