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LXX


Maintenant de longues distances nous séparent et le fleuve rapide m’accompagne.

Au jour naissant, il apparaît comme un miroir d’argent que le souffle a terni ; les feux de midi le font rayonner et, quand le soleil décline, il se revêt de nacre ainsi que les coquilles où chante encore la mer.

Viennent les ténèbres, et les lumières des rives y plongent leurs sceptres d’or, tandis que les îles somnolentes sont comme de grandes bêtes velues, immobiles sur les eaux.

Et je l’admire au cours des heures, le fleuve divers et