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LIV


Je me suis couchée dans un pré jauni par l’été torride, j’y ai vu trois colchiques, des fourmis et des poires tombées.

Le soleil montrait un œil blanc à travers un nuage gris, les corbeaux criaient et la ruine était lugubre, telle qu’un grand sépulcre. J’ai songé : Tout doit être triste aussi dans le cœur qui n’a point d’amour.

Moi, je porte en mon sein joyeux un beau jardin tout parfumé que l’été ne peut brûler, que l’automne ne peut flétrir, que l’hiver ne peut geler.

L’astre brillant qui le fait vivre, c’est le regard de mon