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ma grande surprise, une lumière immobile et éclatante s’élevait du fond de l’abîme. Était-ce un volcan ? J’en aurais certainement senti la chaleur. Pourtant il importait absolument à notre commune sécurité d’éclaircir ce doute. J’examinai les pentes du gouffre et me convainquis que je pouvais m’y hasarder, en me servant des anfractuosités et des crevasses du roc, du moins pendant un certain temps. Je quittai la cage et me mis à descendre. À mesure que je me rapprochais de la lumière, le gouffre s’élargissait, et je vis enfin, avec un étonnement que je ne puis vous décrire, une grande route unie au fond du précipice, illuminée, aussi loin que l’œil pouvait s’étendre, par des lampes à gaz placées à des intervalles réguliers, comme dans les rues de nos grandes villes, et j’entendais au loin comme un murmure de voix humaines. Je sais parfaitement qu’il n’y a pas d’autres mineurs que nous dans ce district. Quelles étaient donc ces voix ? Quelles mains humaines avaient pu niveler cette route et allumer ces lampes ? La croyance superstitieuse, commune à presque tous les mineurs, que les entrailles de la terre