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touche moins au vif et qu’ils fassent piètre figure. Leur courage a ses intermittences.

Le vrai héros est calme et toujours semblable à lui-même. S’il a des nerfs, il leur commande. Pourtant lui aussi connaît la peur. Il ne la redoute pas ; il sait qu’elle obéira comme tout en lui obéit à sa volonté assurée. Il ne se hâte pas de la rejeter, il la surmontera au moment qu’il a choisi. Il prend d’elle l’excitation utile à son courage, rien de plus. La réaction se fera quand il voudra qu’elle se fasse et ne dépassera pas le but qu’il a fixé. La peur n’est pas son ennemie, c’est son esclave ; il la vaincra d’un effort sans violence. La joie de triompher d’elle ne lui apporte pas sans doute l’exaltation un peu étonnée qu’elle donne aux moins forts, c’est une joie pourtant…