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Je restai à le regarder. Il était fort indigné, sans doute, mais pas cela seulement. Je n’ai jamais vu une figure de chien exprimer avec plus d’énergie plus de peur désespérée. Nulle méchanceté sincère n’apparaissait dans ses yeux ronds, mais une terreur telle qu’il semblait n’avoir plus sa tête à lui, ce pauvre petit chien ! Et il savait qu’il avait peur, il le savait bien, c’était la conscience de cette peur qui le rendait furieux et brave. Il se serait fait tuer, moins par sentiment du devoir que par excès d’épouvante.

Ce petit chien, fou de terreur, aurait pu se cacher sous un meuble. Non, il me provoquait au combat… C’est qu’il avait le tempérament héroïque, tout simplement !…