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chevauchée, charges d’église, hôpitaux, solde de cinquante mille hommes de guerre, levées ordinaires et extraordinaires, ponts, ports, péages, passages, garde de portes, guets, sentinelles, fortifications, réparations, tutelle, curatelle, établissement de commissaires par justice, coutumes de vin et vivres soit grandes et petites, posées et à poser par tout le duché de Guienne et castel de Bordeaux, soit qu’il fût de leur propre cru ou voye d’achapt, finalement de toutes autres marchandises, toutefois sans nul mélange ou fraude, même de tout péage, passages, tant pour raison de marchandises que autrement, comme aussi lesdits exposants auront été exemptés de toute juridiction de notre royaume, et de répondre devant aucun juge, tel qu’il fut et pour quelque cause que ce soit, si ce n’étoit devant les généraux des monnoies ou leurs prevôts électifs, excepté en trois cas, comme meurthre, larcin et rapt, desquels privilèges qui ont été confirmés de temps en temps, même par le feu roy, notre très-honoré seigneur et père, par ses lettres-patentes du mois de mars 1610, lesdits suppliants ont toujours joui, usé, jouissent et usent encore à présent, mais parce qu’ils craignent d’y être troublés à l’avenir, pour n’en avoir obtenu nos lettres de confirmation sur ce nécessaires, ils nous avoient très-humblement suppliés les leur vouloir octroyer.

À ces causes et autres nous mouvant, desirant traicter favorablement lesdits exposants, et après avoir fait voir à notre conseil copie collationnée desdits priviléges ci-attachés pour le contre-scel de notre chancellerie, de notre grace spéciale, pleine jouissance et autorité royale, nous avons lesdits privilèges confirmés, loués et approuvés, confirmons, louons et approuvons par ces présentes, signées de notre main, pour en jouir et user par les exposants, prevôts électifs, ouvriers monnoyeurs, leurs femmes, enfants, veuves et successeurs dorénavant, perpétuellement et à toujours, tout ainsi qu’ils ont bien et dûment joui et usé, jouissent et usent encore à présent. Si donnons en mandement, etc. »

Voici quelques détails sur les travaux de l’hôtel des monnaies de Bordeaux : ils sont bien sommaires, bien incomplets ; mais c’est tout ce que fournissent les archives locales.

Par arrêt du 23 juin 1685, Timothée Dabadie fut subrogé au traité fait avec le roi par Jean-Baptiste Barlet pour le travail de la monnaie de Bordeaux, à la charge de faire fabriquer par an 21,000 marcs d’espèces d’or et d’argent, moyennant vingt-cinq