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traverses longues de quinze pouces, en vermeil, ouvrage fort ancien, tout garni de pierreries.

Un reliquaire venant de l’abbaye de Grandmont, tout enrichi de pierreries, renfermait des parcelles des croix de saint Pierre et de saint André. Il était en vermeil, d’un travail très-gothique. Une tige s’élevant d’une base ronde, à la hauteur du nœud, soutenait un parallélogramme d’environ sept pouces de haut sur moitié de large. Il y avait encore à Saint-Pierre une grande custode ou ciboire en vermeil donné par les bouchers, des encensoirs, une croix processionnelle, vase pour l’eau bénite, ciboires, calices, bâtons de chantres, reliquaires, le tout en argent. Les livres de l’Évangile et de l’épitre étaient couverts en vermeil. Deux officiers municipaux de 1793, qui étaient orfèvres, confisquèrent les vases sacrés des églises de Limoges, ainsi que les croix, et les fondirent. Le sanctuaire de Saint-Pierre était entouré d’une galerie dont tous les balustres étaient en cuivre ; le devant était garni de quatre grands candélabres du même métal. Un ange suspendu horizontalement en face du Saint-Sacrement, tenant un chandelier à la main, remplaçait la lampe aux offices des fêtes annuelles. Nous ne dirons rien de la châsse de saint Rusticus.

À Saint-Michel-des-Lions, au fond du maître-autel s’élevait, au-dessus du tabernacle, l’arbre de vie sur un plan marbré ; à l’église Saint-Martin-Saint-Laurent des RR. PP. Feuillants, on avait placé en 1649 une petite colonne, au-dessus du tabernacle. Un ange, debout sur cette colonne, tenait suspendu par une main le corpus elevatum, comme à la cathédrale.

Saint-Martial. J’ai omis, en parlant de cette église, de faire mention du maître-autel, dont le massif était recouvert d’une table de marbre qui présentait trois concavités carrées comme une pierre d’autel, ce qui faisait dire que trois prêtres pouvaient y célébrer la messe en même temps.

Une grande confrérie de Saint-Martial avait un frère servant qui portait le nom d’éveille, et tous les premiers lundis du mois, allait à la porte de chacun des confrères, après minuit, chanter d’un ton lamentable et sépulcral : Réveillez-vous, vous qui dormez ; ne dormez pas si fort que vous ne pensiez à la mort ; priez Dieu pour les trépassés, que Dieu leur daigne pardonner : c’est un chemin par lequel il nous faut tous passer ; requiescant in pace. Sancte Martialis (ter), amen. Après avoir frappé trois coups à la porte, en criant :