Page:Bulletin du comité historique des arts et monuments, volume 1, 1849.djvu/162

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 144 —

montré : dans des monuments où des conduites en plomb avaient été posées dans le courant du xviie siècle (et le plomb en ce cas vaut mieux que la fonte), les constructions étaient bien plus altérées le long de ces conduites qu’elles ne l’étaient sous des gargouilles qui n’avaient pas cessé de fonctionner depuis six siècles.

On ne saurait donc admettre le système des tuyaux verticaux en fonte que dans certains cas particuliers, par exemple dans un monument neuf, où tout serait disposé pour que ces tuyaux fussent dirigés d’une manière convenable. Ils devraient être alors en rapport avec tout le système d’écoulement des eaux, surtout être isolés des murs, afin que l’air pût circuler à l’entour, et que, s’ils venaient à crever ou s’engorger, les fuites d’eau ne pussent causer aucun préjudice à la maçonnerie. L’architecte chargé de l’entretien des cathédrales et autres édifices anciens devra, nous le répétons, conserver partout le système primitif d’écoulement des eaux ; si les pierres des chéneaux sont d’une nature poreuse, il convient de les doubler en plomb, surtout sur les points où ces chéneaux ne sont pas, par exception, à ciel ouvert, quand, par exemple, ils traversent des contre-forts.

Il pourra, lorsqu’il reconstruira des arcs-boutants, doubler le dessous des rigoles qui les couronnent par des lames de plomb, qui, renfermées sous le lit de ces rigoles, empêcheront les infiltrations sur l’extrados des claveaux de ces arcs.

L’architecte proposera le rétablissement de l’ancien système lorsqu’il aura été modifié, et, dans ce cas, il en étudiera la combinaison primitive avec le plus grand soin, car elle est presque toujours intelligente et conçue avec un raffinement de précautions ; son attention doit se porter spécialement sur les points où tombent les jets lancés par les gueulards, comme, par exemple, le long des soubassements des édifices. Il proposera sur ces points des pavages ou dallages en pente, assis sur une forte couche de béton, avec caniveau ou égout de ceinture, afin que les eaux ainsi lancées ne se perdent pas, comme cela n’arrive que trop souvent, dans les fondations, mais soient promptement éloignées, de l’édifice. Il veillera à ce que les gargouilles soient en bon état, versent bien les eaux et ne s’engorgent jamais.

Précautions à prendre contre l’incendie.

47. L’architecte devra s’occuper, dans les édifices qui lui sont