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En face du tombeau de Marie Maignart, se trouve appendue contre un pilier de la nef une petite pierre tumulaire érigée en l’honneur de Jean Le Cauchois et de Madeleine Sezille, sa femme, en 1596. Cette pierre est couronnée par un médaillon dans lequel est sculptée en bas-relief la Résurrection de Notre-Seigneur en présence de deux gardes effrayés. Le Cauchois et sa femme sont représentés sous le costume du temps, de chaque côté du médaillon ; ils sont l’un et l’autre agenouillés, et paraissent contempler la résurrection du Sauveur. Cette sculpture, quoique fort inférieure à celle du tombeau de Marie Maignart, est cependant remarquable par sa naïveté.


V.

Notes sur l’église de la Coudre, à Parthenay.

(Communication de M. l’abbé Auber, correspondant, à Poitiers.)

Cette église n’avait pas plus de dix-sept mètres de long dans œuvre, depuis le fond de l’abside jusqu’à la porte d’entrée, ouverte à l’occident ; sa largeur, d’un tiers à peu près de la longueur totale, ne laissait pas d’être partagée en trois nefs. Les débris qu’on a dernièrement découverts sous le sol dépavé de l’intérieur, ceux qui gisent épars dans les environs, et notamment quelques chapiteaux conservés dans la communauté voisine, ne peuvent être comparés au magnifique travail de la façade, sans rappeler deux époques différentes de la construction de ce monument. Le xie siècle paraît avec son caractère plus grave dans certaines sculptures pénibles et tâtonnées qui appartenaient à la portion orientale. Le frontispice, au contraire, dénote, par la noble hardiesse de son dessin, par la perfection du plan et le fini des détails, une époque plus avancée, mais qu’on ne peut guère placer que dans le premier quart du xiie siècle, si l’on y observe l’absence complète de l’ogive, qui se fit peu attendre en Poitou, et la beauté prématurée que la sculpture chrétienne y avait déjà acquise.

L’abside principale, où des religieuses donnent l’instruction à de petites filles pauvres, et la façade élevée sur une rue actuellement déserte et silencieuse, sont les deux seuls vestiges restés debout de ce petit chef-d’œuvre byzantin. La tradition, que nous ne chercherons pas à éclairer ici par les preuves historiques, puisqu’il ne s’agit encore que de l’édifice en lui-même, attribue la fondation