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— io6 — Le corps même du coffret et le plat du couvercle présentent des appliques en argent d’un haut relief et d’un travail de ciselure qui rappelle les œuvres les plus- riches et les plus délicates de la renaissance : on y voit de gracieux rinceaux et des fleurs sur lesquels sont des oiseaux, perroquets, paons, hérons, huppes, et des insectes qui volent ou deviennent la proie des oiseaux. Toutes les faces du coffret présentent des sujets différents. Au milieu du couvercle se trouve un large bouton formé d’un chou aux feuilles entr’ouvertes surmonté d’une mouche. Fleurs, rinceaux, oiseaux, insectes, monstres, tout est en action, en vie et en mouvement dans le petit monde qui entoure ce coffret. Il est impossible de donner à l’aide de la plume une idée de la finesse avec laquelle les appliques sont ciselées. Les deux reproductions photographiques ci-jointes, qui représentent l’une la face de devant du coffret et l’autre la face postérieure avec le couvercle levé, pourront faire apprécier le mérite de ce travail. On ignore le nom du ciseleur. M. de Longpérier, membre de l’Institut, a déclaré, après avoir étudié ce coffret lors de l’exposition rétrospective de Paris en 1878, qu’il est l’œuvre d’un artiste espagnol. Cet objet d’art a été donné en présent par Philippe IV, roi d’Espagne, à Rubens, lors de son ambassade auprès de ce roi en 1628. Il était possédé au dix-huitième siècle par Jean-Charles-Joseph baron de Borrekens, d’Anvers, arrière-petit-fils par sa femme Isabelle-Marie- Aldegonde Goubau, de Pierre-Paul Rubens et