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ne en général, l’engraissement avec le plus d’avantage. Le boucher préfère sans doute la bête fin-gras, à celle qui ne l’est qu’à moitié ; la première contient proportionnellement plus de suif et par conséquent, peut être vendue à un prix plus élevé que la seconde ; mais le principal, ici, est de savoir dans quel rapport est le prix, avec les frais chez les deux bêtes ; sous ce point de vue, les chiffres ne seront pas toujours en faveur de l’animal fin-gras ; car, une fois que les bêtes ont atteint un bon point de graisse, sans toutefois être parfaitement grasses, on s’aperçoit que l’accroissement se ralentit d’une manière bien sensible ; et si, d’un côté, elles consomment une moins grande quantité de nourriture qu’auparavant, en revanche elles exigent des aliments plus substantiels et plus recherchés.

Aussi trouve-t-on du profit à terminer l’engraissement dés que l’on s’aperçoit d’une diminution notable dans l’accroissement de l’animal, si toutefois il n’est pas avantageux de vendre même plus tôt ; car, à part le degré d’embonpoint, il est toujours préférable de se défaire d’une bête dès que l’on en trouve un prix convenable. Il vaut mieux la remplacer par une nouvelle que de s’entêter à atteindre le plus haut degré d’engraissement, ou un prix déterminé. D’un autre côté, l’engraisseur est souvent obligé d’attendre plus longtemps qu’il ne le voudrait et que ne le supporte l’avantage de sa spéculation, avant de trouver un acquéreur raisonnable. Ceux qui s’occupent constamment d’élever des animaux pour la boucherie et qui s’entendent au commerce, trouvent toujours leur profit à vendre leurs bêtes aussi promptement que possible, en se contentant d’un gain modéré. Il faut seulement, dans ce cas, savoir bien acheter ; alors il est facile de bien vendre.