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essentielle de l’économie rurale, qui fait la base de la richesse nationale.

Si nous comparions le mode d’éducation des animaux domestiques en général, avec celui soigneusement adopté chez plusieurs puissances, notamment en Angleterre, nous verrions une somme d’applications diamétralement opposée à notre système. Là, la spéculation en économie rurale est basée sur la grande quantité et sur la beauté du bétail ; ici, cette branche économique n’est vue que secondairement, les races sont petites et chétives, et le nombre bien insuffisant ; là, le bétail est uniquement, envisagé comme objet de consommation et non comme domestique ; ici, au contraire, il n’est élevé que pour fournir aux immenses travaux des labours, jusqu’à un âge avancé ; après quoi, il est consommé comme matière alimentaire ; là, les opérations agricoles, sont subordonnées aux principes de perfectionnement du bétail ; son éducation est le principal agent de la sollicitude des agriculteurs ; ici, l’indifférence, l’ignorance éloignent toute idée d’amélioration et en paralysent les effets ; on ne pense qu’à abuser de ses facultés, sans s’occuper à en rehausser l’importance par des procédés convenables, on l’empêche de mourir de faim, et voilà tout. Ce n’est qu’après avoir appauvri ses bœufs, que le cultivateur pense à les échanger ou à les destiner à l’engraissement. On sent qu’indépendamment de l’âge trop avancé auquel on les réforme, les excès d’appauvrissement influent d’une manière directe sur l’altération de leur santé, et les prive, dans la majorité des cas, de toute aptitude à l’engraissement ; que la qualité de la viande est alors dure et coriace, peu juteuse, par conséquent peu délicate. Aussi est-il constant que la viande de boucherie est d’inférieure qualité sur divers points de la