Page:Buisson - Du bœuf agenais.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 13 —


Un mot sur les Vaches de l’Agenais.


De bonne vache, veau plus beau.
(Ancien Proverbe.)


Ces précieuses femelles, servant le plus aux besoins de l’homme, ne sont pas moins, d’une manière impitoyable, abandonnées à elles-mêmes. Non-seulement on ne fait rien pour les régénérer, pour les améliorer, mais encore elles souffrent de l’abandon et du mauvais traitement si injustement exercés contre elles. Ces pauvres bêtes, si bonnes, si utiles surtout, si dignes d’un meilleur sort, réclament des procédés de conservation, d’entretien et de ménagement que notre indifférence s’est refusée à leur accorder. Nulle autre femelle domestique, sans contredit, n’a droit comme la vache, à la protection, à la bienfaisance réciproque de l’homme. Non-seulement elle concourt d’une manière directe à augmenter l’aisance des campagnes, non-seulement elle suffit seule à pourvoir, par la valeur de son produit journalier, aux besoins de première nécessité pour une famille indigente ; non-seulement sa corpulence, ses belles formes et son tempérament, sont des agents directs de la race bovine, mais encore que ne lui devons-nous pas sous le rapport du lait, de ce précieux aliment et médicament tout à la fois, de cette source intarissable de biens, qui est du goût de tout le monde, qu’on recherche avec une sorte d’avidité et de plaisir renaissant, de cette liqueur animale, de qui tant d’hommes tiennent l’existence et le rétablissement de leur santé, appauvrie, ou altérée par une infinité de maux ?