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donnent des secousses violentes aux mamelles et y causent souvent des engorgements, des squirrhes plus ou moins dangereux ; 2o que le lait qui suit la traite est trop épais, dépourvu de la partie séreuse salutaire et essentiellement nécessaire à ces mêmes nourrissons, leur cause des coliques, des constipations et autres maux ; 3o que les ménagères, ignorant quelles sont les qualités relatives de ce même lait, montrant au surplus la plus grande répugnance pour traire après l’allaitement, comptant surtout sur une plus grande quantité pour chaque traite, croient que le premier lait que donnent chaque jour les trayons est beaucoup préférable, tandis qu’il est le moins sain pour les usages domestiques.

Un autre usage, trop généralement adopté, un des plus contraires à l’amélioration de l’espèce bovine, est celui de donner deux veaux, quelquefois trois, à allaiter à une seule vache. Ce procédé, dont les effets appauvrissants ne sont point équivoques, tant qu’il existera, tant que l’incurie qui le gouverne ne sera pas anéantie par d’autres systèmes judicieusement raisonnés et censurés par l’expérience, on sera privé de tout perfectionnement.

Il est un grand nombre de veaux qu’on n’élève que pour la boucherie. Ils sont ordinairement allaités pendant cinq à six semaines, et à cette époque ils possèdent toutes les qualités nécessaires pour que leur viande soit justement considérée.