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accouplements soient mieux raisonnés et proportionnés ? Pourquoi aussi ne pas s’appesantir, sur les soins que prescrit l’acte important de la procréation, dont la négligence ou l’oubli est essentiellement préjudiciable ? C’est aux hommes instruits, aux propriétaires, notamment aux vrais agriculteurs, qu’est confié ce travail important. Eux seuls, par des exhortations, par des exemples répétés et persévérants, mis à la portée du simple colon, parviendront, il n’y a pas de doute, à le tirer de l’ignorance qu’il a hérité de ses aïeux.

Il m’est difficile de comprendre comment une telle ignorance a pu dominer et domine encore dans les campagnes. Je sais qu’il existe des communes où la civilisation n’a pu pénétrer, mais elles peuvent se compter. L’avenir nous promet beaucoup ; avec lui, nous tâcherons d’anéantir l’apathie et l’indifférence qui règnent encore sur une large échelle.

Pour arriver à un résultat parfait et infaillible, les vues de l’éleveur doivent se porter essentiellement sur les conditions suivantes : 1o Se procurer de beaux taureaux ayant acquis tout leur accroissement, dont les facultés physiques décèlent de la force et une mâle vigueur, démontrant de plus de l’aptitude à la génération et étant pourvus de matériaux qu’exige tout perfectionnement de procréation ; 2o de belles vaches, ni trop jeunes ni trop vieilles, bien constituées et aptes à la génération ; 3o soigner et ménager les vaches pleines, surtout dans les derniers temps de leur portée ou gestation ; 4o procurer à ces mêmes vaches et aux nouveaux-nés, les soins qu’ils exigent au moment du vêlage et dans les premiers jours qui le suivent ; 5o abandonner la funeste pratique de donner deux veaux à la même mère, pour les allaiter, habitude trop commune dans le Lot-et-Garonne.