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sur les grands lacs

Beaty et ses compagnons étaient arrivés à Québec l’automne précédent, et avaient remonté le fleuve jusqu’à Kingston, dans une barge remorquée par des bœufs. Aux endroits où le courant était trop fort, les passagers mettaient pied à terre et tiraient à leur tour sur un gros câble amarré à la barge. À Kingston ils attendirent que la neige tombât pour se rendre à Toronto en voiture d’hiver ; ils attendirent ainsi jusqu’au 10 mars, et le 17, ils atteignaient Toronto. Le même soir, les Irlandais catholiques célébraient leur fête, sous la forme d’un banquet, dans un hôtel tenu par un nommé Jordan. Ils étaient au nombre de quatorze. Dans toute la ville il n’y avait pas plus de cinq cents blancs, mais il y avait bien trente mille Indiens. Le lendemain matin, M. Beaty, qui n’était pas encore un orangiste à cette époque, après avoir passé la nuit chez le Père Bergin, pasteur des Irlandais, assistait à la première messe qui ait été dite à Toronto.


Les Indiens de ce temps-là étaient des hommes superbes, et aussi honnêtes que vigoureux. Ils habitaient dans leurs wigwams jusqu’à une dis-