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à travers les laurentides

Ce n’était pas tout. Que d’obstacles n’a-t-on pas suscités ? Que de méfiances n’a-t-on pas répandues, que de notions absurdes, je l’avouerai cependant, quelquefois inconscientes, n’a-t-on pas fait circuler ! Que d’accusations pour flétrir et le projet et ses auteurs ! Que de démarches pour le faire avorter ! Quoi ! L’histoire de la naissance et du développement de la voie ferrée de Québec au lac Saint-Jean serait une odyssée, je dirais presque douloureuse, s’il m’était permis d’employer une pareille épithète dans une matière de ce genre, et si je ne craignais d’attirer des larmes sur le sort de capitalistes, chose qui ne s’est jamais vue ! Et cependant ce pays était à nos portes ! Il était là, tout près, derrière nous, nous tendant des bras innocents, des campagnes immaculées, des lacs pleins de truites, des bois de corde qui entreraient aisément dans la maison du pauvre, des sites enchanteurs pour les touristes, des rivières au parcours infiniment pittoresque, des forêts regorgeant de gibier, des resorts nouveaux pour la belle saison, un climat bien moins exposé que celui de Québec à la violence des éléments, et enfin des maringouins et des brûlots à profusion ! Et pour faire valoir une des plus grandes forces d’avenir de Québec, une force qui est là sous la