Page:Buies - Les comtés de Rimouski, de Matane et de Témiscouata, 1890.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 97 —

fait don au curé d’une nouvelle cloche pour sa chapelle, en attendant qu’une église vienne au plus tôt la remplacer.

C’est ici le pays du sarrasin ; aussi le curé en reçoit-il près de deux cents minots par année pour sa dîme : cela est un chiffre considérable, dans une paroisse qui ne contient encore que huit cents âmes. Le curé perçoit en outre une dîme supplémentaire, qui s’élève au vingt-cinquième de tous les produits, c’est-à-dire qu’il reçoit, par exemple, le vingt-cinquième minot de patates, la vingt-cinquième botte de foin, la vingt-cinquième livre de sucre, etc.

La paroisse de Sainte-Rose a douze milles de longueur sur six de profondeur. En arrière d’elle s’étendent de bonnes concessions, entre autres dans le canton Packington, où se trouve la mission de « Saint-Benoit-Abbé », laquelle contient plus de cent âmes. Les plus anciens colons de Sainte-Rose se rendaient à Saint-Basile, le dimanche, en canot, et il ne faut pas remonter bien loin pour les retrouver. Aujourd’hui un village est en train de se former rapidement à droite et à gauche de la chapelle, une école a été ouverte en face du presbytère, on a construit quelques centaines de pieds de trottoir, et le curé, qui veut donner l’exemple en toutes choses, a planté dans son petit jardin le premier pommier qu’on ait encore vu dans le pays.