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ment sauvage, quoique offrant le plus sûr et le plus charmant des asiles.

Au delà du rivage où elle s’arrête, les montagnes entr’ouvertes pour lui donner passage ne se referment plus ; elles laissent entre elles, au contraire, un large espace découvert qui se prolonge jusqu’à un autre rivage plus éloigné. C’est là que sont les plus beaux champs et les plus pittoresques endroits d’habitation de ce singulier coin de terre. Tout cet espace est remarquablement plat, rayé seulement d’un coteau peu elevé, que l’on dirait s’être formé là tout exprès pour recevoir de pittoresques maisons de campagne et pour offrir à leurs habitants une vue plus étendue et plus complète de la nature environnante. On est porté à croire que cet espace était autrefois entièrement recouvert par les eaux ; mais laissons aux géologues à faire cette hypothèse, et disons en termes de simple voyageur, familier avec les beautés naturelles de son pays, qu’il n’est pas d’endroit qui offre à la villégiature un charme et un attrait comparables à celui qu’offre la Baie des Ha ! Ha ! de Saint-Fabien, encore si peu connue et pourtant si digne d’être chantée par les premiers des bardes. Le nom de « Baie des Ha ! Ha ! » a été étendu à toute la région que nous venons de dépeindre, et l’on dit communément « aller à la Baie des Ha ! Ha ! » et non pas aller aux « Murailles » de Saint-