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bre à peu près égal, et les effets du fléau se trouvent combattus pied à pied.

La principale industrie de Matane est celle du bois, et le bois exploité consiste principalement en cèdre, épinette et bouleau. C’est avec ce dernier qu’on fait des rouleaux, que l’on expédie directement en Europe.

Il y a à Matane deux moulins consacrés à cette industrie. On en trouve également dix milles plus bas, à Sainte-Félicité ; plus bas encore, et jusqu’à Sainte-Anne-des-Monts, on voit MM. Russell & Cie, propriétaires d’un des deux moulins de Matane et de Sainte-Félicité, en posséder d’autres au Cap à la Baleine, au Ruisseau à Sam et au Cap Chat, M. Charles Bertrand aux Capucins, à la Rivière à la Martre et à Sainte-Anne-des-Monts, où M. Théodore Lamontagne en exploite également quelques-uns.

Le bouleau est apporté l’hiver de la forêt et travaillé le printemps seulement. Aussitôt qu’il est prêt, il faut l’expédier sur le champ, parce que, le mois de juillet passé, le bouleau « sûrit » comme on dit à Matane, ses extrémités bleuissent et il perd une grande partie de sa valeur. Il ne peut donc servir qu’à l’exportation, en l’absence d’un chemin de fer, ou bien il faut l’expédier, en goëlette, de bonne heure l’été, ce qui est tout à fait insuffisant.