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niment de raison, faire de Matane un port pour l’expédition des bestiaux en Europe. On aménagerait à cet effet un vaste pâturage dans le voisinage du fleuve, où les bestiaux resteraient un certain nombre de jours, et d’où l’on pourrait les diriger sur l’Europe, reposés de toutes leurs fatigues et dans un état de santé parfait. Enfin, grâce aux améliorations et aux perfectionnements apportés à son port, Matane deviendrait aisément l’escale où les steamers transatlantiques prendraient ou déposeraient leurs malles, et comme Matane est à vingt lieues de Rimouski, on se trouverait à gagner entre trois et quatre heures pour l’expédition et la réception des malles. Tous les capitaines de navires océaniques, qui stationnent à Matane, s’accordent à dire que la construction d’un embranchement aboutissant à cet endroit, amènerait nécessairement la création d’un havre maritime, la prolongation de la navigation jusqu’au mois de décembre et son ouverture avant la fin de mars.

Il y a actuellement à Matane, indépendamment des scieries et des moulins pour la confection des rouleaux, fuseaux ou bobines, dont les produits s’exportent directement en Europe, diverses industries naissantes, entre autres des tanneries, une filature, etc., etc., lesquelles recevraient, par la création d’un chemin de fer, une impulsion extraordinaire.