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Le courant de la rivière Matane est extrêmement rapide, il entraîne avec lui quantité de sable qu’il amoncèle à l’embouchure de la rivière, de façon à former ce que les navigateurs appellent un « barachois ». Un peu en deçà de l’endroit où se développe ce barachois, la maison Price a fait construire un quai, d’où elle expédie ses madriers aux navires qui attendent au large. Entre ce quai et la jetée, il y a un espace de huit cents pieds environ, que l’on devrait combler afin de réunir les deux constructions ; de la sorte, le courant de la rivière, resserré davantage entre le rivage d’un côté et, de l’autre, la jetée, sans solution de continuité, serait rendu encore bien plus rapide et entraînerait son sable beaucoup plus loin, ou bien il disperserait son sable tellement qu’il ne pourrait plus se former de barres à une distance plus grande et dans une eau bien plus profonde.

Le gouvernement fédéral a envoyé dernièrement sur les lieux deux ingénieurs pour examiner s’il y a raison de continuer les travaux interrompus naguère ; il se propose, dit-on, d’ajouter cent cinquante pieds au premier tronçon de la jetée, mais cela ne peut amener aucun résultat durable ni changer notamment les conditions actuelles.

La rivière Matane, utilisée comme elle pourrait l’être si ce pays se développait sur une grande