Page:Buies - Les comtés de Rimouski, de Matane et de Témiscouata, 1890.djvu/48

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 46 —

décupler avec un chemin de fer, grâce auquel il pourrait être transporté en toute saison de l’année, sans aucun risque. En l’état actuel, ceux qui en font commerce sont obligés de se limiter extrêmement, parce qu’ils ne peuvent expédier leur bois que par des goëlettes et cela encore seulement dans des temps favorables. Ce qui est perdu de fortune publique, ce qui est apporté d’entraves à la colonisation et au développement agricole et industriel de la région qui nous occupe, par l’absence d’un embranchement à l’Intercolonial, est quelque chose d’incalculable ; il faut aller sur les lieux pour s’en rendre compte, et lorsqu’une fois on a bien vu de ses propres yeux, on se sent plein de confiance qu’un gouvernement éclairé ne saurait, non seulement ne pas différer l’exécution de cette entreprise, mais encore y apporter toute la diligence et tout le zèle possibles.

Il y a dans toutes les concessions du comté de Matane du cèdre, de l’épinette et du bouleau en énorme quantité ; néanmoins l’exploitation en est extrêmement limitée, à l’exception de celle du bouleau, grâce à l’exportation directe qui se fait de Matane, comme on le verra plus loin. Ainsi, on aurait, sur les lieux mêmes, le cèdre pour faire les traverses de l’embranchement projeté, de même qu’il s’établirait un commerce très important de bois de corde, provenant de l’érable et du merisier, commerce qui ferait la fortune de