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s’il y avait un chemin de fer pour prendre ce poisson à son arrivée sur les lieux et le transporter à Québec dans de la glace. On pourrait en faire autant pour le flétan, qui se prend en abondance au large de Sandy-Bay et de la Rivière-Blanche, ce qui serait d’un grand secours pour la partie de la population la plus indigente des deux rives du fleuve. On a vu des goëlettes chargées de poisson traverser du nord à la Rivière-Blanche, et ce poisson, transporté en voiture, se vendre petit à petit le long du chemin, jusqu’à Rimouski. Mais ce sont là des choses qui n’arrivent qu’une fois ; le poisson courrait trop de risques de se gâter à ce jeu. Si je mentionne ce fait, c’est pour établir qu’il serait facile, au moyen de l’embranchement de Matane, de créer toute une industrie locale entre les deux rives du fleuve, industrie qui contribuerait, aussi elle, à retenir dans ses foyers une partie de notre population. Aujourd’hui le poisson pris au nord ne traverse pas au sud. Il n’y a aucun avantage à cela et même tous les risques à courir. On ne traversera pas une cargaison de cette nature sans être sûr de la vendre immédiatement, et cela surtout l’automne, alors qu’il faut se hâter, à l’aller et au retour, pour éviter les mauvais temps.

Ce qui est vrai du poisson l’est également du bois. Il se fait à la Rivière-Blanche un commerce de bois relativement considérable, que l’on verrait