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sur un terrain agricole admirable, qui mène jusqu’à la Baie des Chaleurs.

Il n’y a de curé domicilié à Sandy-Bay que depuis trente ans. C’est en effet en 1860 que le premier curé, M. Dumas, vint s’y fixer. Il n’y avait là alors qu’environ une soixantaine d’habitants. C’est à M. Dumas, c’est aux efforts incessants, au travail infatigable de cet actif et intelligent apôtre que l’on doit tout particulièrement la fondation de la paroisse de Sandy-Bay.

L’honorable juge Tessier me racontait, tout dernièrement encore, qu’ayant été appelé à se rendre à Matane, il y a une quarantaine d’années, il avait dû faire tout le trajet entre Petit-Métis et Matane, c’est-à-dire près de trente milles, à cheval, le long de la grève, et que, lorsqu’il quittait le bord de l’eau, il s’aventurait dans des sentiers à peine pratiqués à travers les bois. Aujourd’hui Sandy-Bay compte dix-sept cents communiants, malgré la désastreuse dépopulation amenée par le départ de nombreux jeunes gens et même d’anciens citoyens ; la paroisse de la Rivière-Blanche compte, de son côté, mille quatre cent trente-sept communiants.

Autre chose, et ceci est une considération de première importance. La côte nord du Saint-Laurent pourrait faire avec les paroisses du comté de Matane, un commerce de poisson considérable,