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chemin, le long du Saint-Laurent, et à l’extension des anciens établissements que l’on doit celui des paroisses dont nous parlons.

Mais aujourd’hui, malheureusement, cela ne suffit plus, et à moins de la construction très prochaine de l’embranchement de Métis à Matane, et de chemins de colonisation dans l’intérieur, la province court le risque de voir tomber dans l’insignifiance et l’inertie une des meilleures parties d’elle-même, un des membres les plus vigoureux de sa charpente.

Ici, je vais laisser parler lui-même monsieur D. Morisset, le curé de Sandy-Bay, un homme remarquablement intelligent et un ami du véritable progrès : « Sandy-Bay, dit-il, comprend environ deux cent quatre-vingts familles. C’est une paroisse essentiellement agricole, mais qui n’a d’autre voie de communication que le chemin du littoral et une couple de routes qui montent aux concessions. Il est impossible d’y construire un quai, parce qu’il n’y a ni port naturel ni battures. On pourrait y cultiver avec profit les céréales, les légumes et y faire l’élevage des animaux, mais le marché manque pour l’écoulement des produits, quels qu’ils soient. La station de chemin de fer la plus rapprochée est celle de Saint-Octave-de-Métis, à treize milles de distance. Comment veut-on que des bestiaux et des