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dans sa couronne. C’est dans cette dépression que repose, entre des flancs granitiques, un fort beau lac de quinze à vingt arpents de longueur et d’une profondeur inconnue. Est inconnu également le débouché du lac ; on suppose qu’il a lieu par quelques crevasses souterraines, et que par là ses eaux s’écoulent dans un deuxième lac que l’on a également constaté à mi-hauteur de la montagne. Le lac supérieur est absolument dépourvu de poisson, tandis que le deuxième en contient abondamment. À la base du mont Comis, du côté sud, on trouve sept autres lacs, que les plus hardis et les plus véridiques des pêcheurs s’accordent à reconnaître comme le merveilleux séjour des meilleures truites qui existent et qui existeront jamais dans notre province.

Entre Saint-Gabriel et Saint-Marcelin le pays a une apparence misérable, qu’on aurait tort toutefois d’attribuer à la qualité de la terre. On n’y voit guère comme habitations que des huttes en rondines ; (Log houses) bien peu sont en bois équarri et un grand nombre ont été abandonnées. Elles sont là, avec leurs portes cadenassées et les ouvertures, qui leur servaient de fenêtres, masquées de planches, au milieu des champs remplis de souches pourrissant petit à petit, et où la végétation primitive a repris son empire, à mesure que l’homme les a désertés.