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ce nom, n’était pas encore commencé, puisqu’il ne date que de 1863. Aujourd’hui, il est bordé d’établissements sur presque tout son parcours, et depuis Sainte-Flavie qui, à cette époque, constituait à peu près la limite des habitations, jusqu’à Amqui, qui forme l’avant-dernier canton du comté de Matane, on compte plusieurs paroisses, entre le chemin de Matapédia et la ligne de l’Intercolonial. Ce chemin Matapédia, disons le entre parenthèses, a été par bouts une entreprise très longue et très difficile à conduire. En certains endroits il a coûté jusqu’à $400 dollars l’acre, tant les travaux à faire étaient ardus, à cause de la configuration et des résistances de toute nature du terrain. Aujourd’hui il offre une longue et belle voie de communication et de colonisation qui a fait, pour l’ouverture de cette région, autant au moins que l’Intercolonial lui-même.

Non seulement le chemin de Matapédia n’était pas construit il y a trente ans, (c’était une grande voie qui devait devancer la colonisation,) mais encore, et à plus forte raison, n’y avait-il pas de chemin, à peine même un sentier rudimentaire conduisant du littoral du fleuve à l’intérieur. Ceux qui amenaient avec eux cheval et voiture, étaient obligés de les traverser, lorsque les rivières étaient trop profondes, sur des planches mises en travers de deux canots. Ils allaient à l’aventure, choisissant comme ils pouvaient les meilleures terres,