Page:Buies - Les comtés de Rimouski, de Matane et de Témiscouata, 1890.djvu/104

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 102 —

centaines d’hommes et d’un nombre à peine moins grand de chevaux, ce qui faisait du Grand Sault un endroit de commerce considérable et un centre de grande activité. Mais aujourd’hui qu’il a été construit, le long de la rivière Saint-Jean, un chemin de fer reliant Edmundston avec tout le reste du Nouveau-Brunswick, le bois, scié et préparé dans les moulins d’Edmundston, est expédié directement en chemin de fer et l’industrie toute locale du Grand Sault n’a plus par conséquent sa raison d’être.

Edmundston fait partie de la paroisse de Madawaska, qui comptait en 1881 environ neuf cents âmes et qui en a deux cents de plus aujourd’hui. Nous l’avons dit plus haut, Edmundston n’existe, en tant que ville, que depuis quelques années seulement ; on y voit tout un populeux quartier là où on ne comptait que sept à huit maisons il y a cinq ans ; sa population, aux trois quarts composée de Canadiens-français presque tous adonnés à l’industrie du bois, est remarquablement active, honnête et laborieuse. La ville est bâtie en une espèce d’amphithéatre irrégulier, que domine l’église catholique, la plus grande de la ville, ayant à ses pieds la belle et large rivière Saint-Jean, pareille à un fleuve, et en face d’elle les campagnes de l’état du Maine, de l’autre côté de la rivière. Du côté canadien, à droite et à gauche de la paroisse de Madawaska, s’étendent