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On retrouve là les beaux champs de céréales qu’on se rappelle avoir vus dans les régions favorisées de la province ; on remarque des essais d’horticulture, et une égalité d’aisance qui répand comme un parfum de bonne habitation sur tout le parcours du chemin.

On continue, et après avoir fait encore environ huit milles et traversé une étendue de deux ou trois milles comparativement inculte, on voit se dessiner devant soi, sur les bords coquets et sinueux de la rivière Métis, tout à fait au fond d’une gracieuse vallée, le joli et pittoresque village de Sainte-Angèle, qui vient à point reposer agréablement la vue du spectacle trop prolongé des soubresauts du pays avoisinant.

Sainte-Angèle est le joyau de l’intérieur du comté de Rimouski. Non seulement elle doit à la nature des priviléges et des dons spéciaux qui lui donnent la beauté et l’attrait, mais encore elle doit à sa situation géographique d’être comme un centre d’où la colonisation rayonne dans toutes les directions. Elle est placée en effet sur la rivière Métis, à égale distance, sept milles environ, de deux stations de l’Intercolonial, celles de Sainte-Flavie et de Saint-Octave. Elle s’ouvre d’un côté sur le chemin Matapédia, qui va de Sainte-Flavie à la Baie des Chaleurs, et de l’autre sur le nouveau chemin qui a été pratiqué cette année même à