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INSTRUCTION PUBLIQUE


Les municipalités scolaires du comté de Chicoutimi sont parmi les mieux organisées de la province de Québec, et sont de celles dont l’inspection est la mieux suivie, la plus intelligente : tous les ans on constate que les écoles font des progrès réels, et qu’à peu d’exceptions près, elles sont tenues sur un bon pied et fonctionnent bien. Certains obstacles cependant nuisent au développement plus rapide et plus considérable de l’éducation dans ce comté, et ces obstacles sont d’autant plus difficiles à vaincre qu’ils naissent de l’aveuglement et de l’ignorance des pères de famille qui se refusent à se laisser convaincre des choses les plus évidentes. Le plus sérieux peut-être de ces obstacles est le manque de livres, de papier et d’autres fournitures d’école indispensables que les parents refusent d’acheter :

« À ce sujet, dit M. Savard, inspecteur de ce district scolaire, je dois dire que l’institution du Dépôt de livres a produit de bons effets ; mais les commissaires, dans un grand nombre de municipalités, sous prétexte que les parents ne veulent pas acheter les livres nécessaires à leurs enfants, négligent de se les procurer ; et en conséquence, on trouve cette année bien des écoles où manquent les livres etc. De plus, plusieurs commissions scolaires m’ont répondu qu’elles aimaient mieux laisser leurs écoles sans livres plutôt que de voir une partie de leur subvention retenue par le gouvernement pour payer les livres qu’elles achètent. Dans ces cas-là, les commissaires devraient être, selon moi, forcés d’acheter les livres, pour les distribuer ensuite gratuitement. Ce mode serait beaucoup plus avantageux pour l’éducation. En imposant une cotisation additionnelle chaque année, la plupart des intéressés paieraient sans