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composé de M. Hamel, arpenteur, du lieutenant Baddeley, ingénieur royal, et de M. Bowen ; le troisième enfin, de M. Proulx, arpenteur, et de M. Nixon, du 66e régiment. Chacun de ces partis avait un canot et était accompagné de quatre à cinq hommes, sans compter les Indiens.

Les rivières de l’Ottawa, du Saint-Maurice et du Saguenay s’offrant comme les grandes artères naturelles pour remonter aux régions situées au nord du Saint-Laurent, les opérations furent combinées par les explorateurs de manière à tirer parti de cette circonstance. Chacun des trois partis devait remonter chacune de ces trois rivières, et l’on devait se retrouver ensemble à un endroit désigné du Lac Saint-Jean. Quant à M. Bouchette, il prit son point de départ à Trois-Rivières et suivit le Saint-Maurice jusqu’au poste de La Tuque, à plus de cent milles du Saint-Laurent. Il remonta ensuite la rivière Bastonnais et traversa tout le pays jusqu’à la source de la rivière Ouiatchouane qu’il descendit jusqu’à sa décharge dans le Lac Saint-Jean. Il avait pour cela passé de lacs en lacs, de rivières en rivières, et de portages en portages. Après avoir exploré la rivière Chomontchouane et fait le tour du Lac, il suivit la Belle-Rivière, puis la rivière Chicoutimi jusqu’à sa jonction avec le Saguenay, précisément à l’endroit où se trouve aujourd’hui la petite ville de Chicoutimi. M. Bouchette venait de faire là une circumnavigation intérieure d’environ huit cents milles dans un simple canot d’écorce.