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Ce qui démontre que le clergé tout entier n’est pas prêt à faire des sacrifices pour l’éducation.

Il en fait comme corps. Quant à ses membres pris séparément, ils y sont courageusement opposés.

La jeunesse, jusqu’à présent conservatrice — mais intelligente — j’appuie sur le contraste, commence à se séparer d’avec le parti ultraconservateur et absolutiste, ce parti que John Bright appelle stupide.

En effet, on voit, dans le comté de St-Maurice, M. Gérin-Lajoie se présenter contre le Dr. Lacerte que patronne le Journal des Trois-Rivières, organe stupide du parti, non, organe du parti stupide, et M. H. Fabre, de l’Événement, Provancher, de la Minerve, et Chapleau aller à sa rescousse.

Ainsi, toute l’intelligence d’un côté, et toute la stupidité de l’autre.

Avec quel empressement, quelle avidité, cette jeunesse s’est lancée dans cette lutte, où elle n’avait plus à craindre de se compromettre, contre l’odieux absolutisme qui l’oppresse depuis dix ans !

Qui l’emportera ? Les stupides n’ont plus à leur disposition les refus de sacrements, les discours politiques en pleine chaire, les ordres formels des curés de voter contre M. celui-ci parce qu’il est rouge… etc…

D’un autre côté, nous sommes à Trois-Rivières ! qu’on y songe. La lutte sera rude.

Pourquoi ceux qui estiment l’appui du clergé comme indispensable à leur avenir, à leur commerce, à leurs entreprises, quelles qu’elles soient, n’arrivent-ils qu’à la médiocrité ou à l’impuissance ?

C’est que ceux-là n’ont pas de force par eux-mêmes ; c’est que, pour réussir, il faut avant tout compter sur soi ; c’est que le clergé ne vous accorde sa protection que parcimonieusement, afin que vous en ayez toujours besoin ; c’est qu’il utilise à son profit vos talents, vos connaissances, votre zèle, et ne vous donne en échange qu’un simulacre d’appui, parce qu’il ne dépend pas du clergé de changer l’ordre naturel des choses, de faire que les clients ou le public aient recours à un homme médiocre plutôt qu’à un homme de talent.

Le clergé n’a d’empire que celui qu’on lui laisse prendre, et de puissance que celle qu’on lui abandonne.

Jeunes gens ! bannissez donc cette crainte puérile, cette pensée indigne. Ne vous faites plus d’idoles ; on en fait assez sans vous.

Deux prêtres très connus, et bien mis du reste, sont venus à l’Institut-Canadien la semaine dernière et sont entrés chez le surintendant qui occupe le bas de l’édifice.