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ART. VII. PRODUCTION DES LITS DE TERRE.

collines qui fait les plaines en montagnes ; ces plaines forment, pour ainsi dire, des pays élevés au dessus d’autres pays : mais les hautes montagnes ne paroissent pas être si égales en hauteur ; elles se terminent la plupart en pointes et en pics irréguliers ; et j’ai vu en traversant plusieurs fois les Alpes et l’Apennin, que les angles sont en effet correspondants, mais qu’il est presque impossible de juger à l’œil de l’égalité ou de l’inégalité de hauteur des montagnes opposées, parce que leur sommet se perd dans les brouillards et dans les nues.

Les différentes couches dont la terre est composée ne sont pas disposées suivant l’ordre de leur pesanteur spécifique ; souvent on trouve des couches de matières pesantes posées sur des couches de matières plus légères : pour s’en assurer, il ne faut qu’examiner la nature des terres sur lesquelles portent les rochers, et on verra que c’est ordinairement sur des glaises ou sur des sables qui sont spécifiquement moins pesants que la matière du rocher[1]. Dans les collines et dans les

  1. J’ai dit que, dans les collines et dans les autres élévations, on reconnoît facilement la base sur laquelle portent les rochers ; mais qu’il n’en est pas de même des grandes montagnes ; que non seulement leur sommet est de roc vif, de granite, etc.

    J’avoue que cette conjecture, tirée de l’analogie, n’étoit pas assez fondée ; depuis trente-quatre ans que cela est écrit, j’ai acquis des connoissances et recueilli des faits qui m’ont démontré que les grandes montagnes, composées de matières vitrescibles et produites par l’action du feu primitif, tiennent immédiatement à la roche intérieure du globe, laquelle est elle-même un roc vitreux de la même nature : ces grandes montagnes en font partie, et ne sont que les prolongements ou éminences qui se sont formées à la surface du globe dans le temps de sa consolidation ; on doit donc les regarder comme des parties constitutives de la première masse de la terre, au lieu que les collines et les petites montagnes qui portent sur des argiles, ou sur des sables vitrescibles, ont été formées par un autre élément, c’est-à-dire par le