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THÉORIE DE LA TERRE.

central, étoit alors dans toute sa force, et que ce plus grand degré de chaleur faisoit éclore et germer un plus grand nombre d’animaux et de plantes, et leur donnoit le degré de vigueur nécessaire pour durer plus long-temps et se multiplier plus abondamment : mais cette même chaleur, en augmentant les forces du corps, porta malheureusement à la tête des hommes et des animaux ; elle augmenta les passions, elle ôta la sagesse aux animaux et l’innocence à l’homme : tout, à l’exception des poissons qui habitent un élément froid, se ressentit des effets de cette chaleur du noyau ; enfin, tout devint criminel et mérita la mort. Elle arriva, cette mort universelle, un mercredi 28 novembre, par un déluge affreux de quarante jours et de quarante nuits ; et ce déluge fut causé par la queue d’une autre comète qui rencontra la terre en revenant de son périhélie.

La queue d’une comète est la partie la plus légère de son atmosphère ; c’est un brouillard transparent, une vapeur subtile, que l’ardeur du soleil fait sortir du corps et de l’atmosphère de la comète ; cette vapeur, composée de particules aqueuses et aériennes extrêmement raréfiées, suit la comète lorsqu’elle descend à son périhélie, et la précède lorsqu’elle remonte, en sorte qu’elle est toujours située du côté opposé au soleil, comme si elle cherchoit à se mettre à l’ombre et à éviter la trop grande ardeur de cet astre. La colonne que forme cette vapeur est souvent d’une longueur immense ; et plus une comète approche du soleil, plus la queue est longue et étendue, de sorte qu’elle occupe souvent des espaces très grands, et comme plusieurs comètes descendent au dessous de