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ÉLOGE DE BUFFON

Peu de temps après, M. de Buffon prouva par le fait la possibilité des miroirs brûlants d’Archimède et de Proclus. Tzetzès en a laissé une description qui montre qu’ils avoient employé un système de miroirs plans. Les essais tentés par Kircher avec un petit nombre de miroirs, ne laissoient aucun doute sur le succès ; M. Dufay avoit répété cette expérience ; Hartsoeker avoit même commencé une machine construite sur ce principe ; mais il restoit à M. de Buffon l’honneur d’avoir montré, le premier parmi les modernes, l’expérience extraordinaire d’un incendie allumé à deux cents pieds de distance ; expérience qui n’avoit été vue avant lui qu’à Syracuse et à Constantinople. Bientôt après, il proposa l’idée d’une loupe à échelons, n’exigeant plus ces masses énormes de verres si difficiles à fondre et à travailler, absorbant une moindre quantité de lumière, parce qu’elle peut n’avoir jamais qu’une petite épaisseur, offrant enfin l’avantage de corriger une grande partie de l’aberration de sphéricité. Cette loupe, proposée en 1748 par M. de Buffon, n’a été exécutée que par M. l’abbé Rochon, plus de trente ans après, avec assez de succès pour montrer qu’elle mérite la préférence sur les lentilles ordinaires. On pourroit même composer de plusieurs pièces ces loupes à échelons ; on y gagneroit plus de facilité dans la construction, une grande diminution de dépense, l’avantage de pouvoir leur donner plus d’étendue, et celui d’employer, suivant le besoin, un nombre de cercles plus ou moins grand, et d’obtenir ainsi d’un même instrument différents degrés de force.

En 1739, M. de Buffon fut nommé intendant du Jardin du Roi. Les devoirs de cette place fixèrent pour