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Ces provinces ne sont pas les seules, en France, dans lesquelles on ait découvert et travaillé des mines de plomb ; il s’en trouve aussi, et même de très bonnes, dans le Lyonnais[1], le Beaujolais[2], le Rouergue[3], le Limousin[4], l’Auvergne[5], le Bourbonnais[6], l’Anjou[7], la province de Normandie[8] et la Bretagne[9], où celles de Pompéan et de Poulawen sont exploitées avec succès ; on peut même dire que celle de Pompéan est la plus riche qui soit en France, et peut-être en Europe : nous en avons, au Cabinet du Roi, un très gros et très pesant morceau, qui m’a été donné par feu M. le chevalier d’Arcy, de l’Académie des sciences.

M. de Gensane, l’un de nos plus habiles minéralogistes, a fait de bonnes observations sur la plupart de ces mines : il dit que, dans le Gévaudan, on en trouve en une infinité d’endroits, que celle d’Alem, qui est à grosses mailles, est connue dans le pays sous le nom de vernis, parce que les habitants la vendent aux potiers pour vernisser leurs terreries ; il ajoute que les veines de cette mine sont pour la plupart horizontales, et dispersées sans suite dans une pierre calcaire fort dure[10]. On trouve aussi de cette mine à vernis en grosses lames auprès de Combette, paroisse d’Ispagnac[11]. Le docteur Astruc avait parlé plusieurs années auparavant d’une semblable mine près de Durford, dans le diocèse d’Alais, qu’on employait aussi pour vernisser les poteries[12]. M. de Gensane a observé dans les mines de plomb de Pierre-Lade, diocèse d’Uzès, que l’un des filons donne quelquefois de

    de Belonca… Dans celles de Ludens… de Portuson, de Varan et plusieurs autres endroits. Traité de la fonte des mines de Schlutter, t. Ier, p. 54, 55, 57 et suiv.

  1. Dans le Lyonnais, il y a des mines de plomb près Saint-Martin de la Plaine… D’autres près de Tarare, dont les échantillons n’ont donné que huit livres de plomb et trente grains d’argent par quintal. Idem, p. 31.
  2. Dans le Beaujolais, il y a des mines de plomb près du Rhône, dans un lieu nommé Guyon… D’autres à Consens en Forès, à Saint-Julien-Molin-Molette, etc. Il y en a encore plusieurs autres dans cette province. Idem, p. 32.
  3. Idem, p. 30.
  4. Dans le Limousin, il y a une mine de plomb à Fargens, à une demi-lieue de Tralage… Une autre dans la paroisse de Vicq, élection de Limoges, et à Saint-Hilaire une autre mine de plomb tenant étain : il y a encore d’autres mines de plomb qu’on soupçonne tenir de l’étain. Idem, p. 59. — Les meilleures mines de plomb du Limousin sont celles de Glanges, Mercœur et Issoudun : cette dernière donne soixante-cinq à soixante-dix livres de plomb par quintal de minerai, mais ce filon est très mince. (Note communiquée par M. de Grignon, en octobre 1782.)
  5. En Auvergne, il y a une mine de plomb à Combres, à deux lieues de Pontgibaud : elle ne rend que cinq livres de plomb par quintal, mais cent livres de ce plomb donnent deux marcs et une once d’argent ; elle est abandonnée… Il y a d’autres mines de plomb à Chades, entre Riom et Pontgibaud, et d’autres dans l’élection de Riom. Traité de la fonte des mines de Schlutter, t. Ier, p. 60 et 61.
  6. Dans le Bourbonnais, il y a des mines de plomb dans l’enclos des Chartreux de Moulins et dans le village d’Uzès. Idem, p. 62.
  7. En Anjou, selon Piganiol, il y a des mines de plomb dans la paroisse de Corcelle… Une autre à Montrevaux ; cette dernière a été travaillée et ensuite abandonnée. Idem, p. 64.
  8. En Normandie, il y a une mine de plomb à Pierreville, auprès de Falaise. Idem, p. 68.
  9. En Bretagne, il y a une mine de plomb à Pompéan : en 1733 et 1734, le minerai donnait jusqu’à soixante-dix-sept livres pour cent de plomb, et ce plomb rendait trois onces au plus d’argent par quintal… Il y a encore d’autres mines de plomb à Borien, Serugnat, Poulawen, Ploué, Lequefré, le Prieuré, la Feuillée, Ploué-Norminais, Carnot, Plucquets, Trebiran, Paul et Melcarchais. Idem, p. 70.
  10. Histoire naturelle du Languedoc, t. III, p. 225.
  11. Histoire naturelle du Languedoc, t. III, p. 238.
  12. Bibliothèque raisonnée, juillet, août et septembre 1759.