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exemptes de pyrites, et paraissent tenir de près à celles de première formation ; M. Jars les a décrites avec son exactitude ordinaire[1].

En Italie, dans le Vicentin, « on fabrique annuellement, dit M. Ferber, beaucoup de cuivre, de soufre et de vitriol. La lessive vitriolique est très riche en cuivre, que l’on en tire par cémentation et en y mettant des lames de fer[2]. » Ces mines sont, comme l’on voit, de dernière formation. On trouve aussi de pareilles mines de cuivre en Suisse, dans le pays des Grisons et dans le canton de Berne, à six lieues de Romain-Moutier[3].

En Allemagne, dit Schlutter, on compte douze sortes de mines de cuivre[4], dont cependant aucune n’est aussi riche en métal que les mines de plomb, d’étain et de fer de

  1. Les filons de cuivre de la province de Cornouailles sont dans une espèce de schiste nommé killas, dont la couleur est différente du schiste qui contient le filon d’étain : avec l’étain ce killas est brun, noir et bleuâtre, mais avec les minéraux de cuivre il est plutôt grisâtre, blanchâtre et rougeâtre. Il est très commun de rencontrer des filons qui produisent du minéral de cuivre et de celui d’étain en même temps, mais il y en a toujours un qui domine.

    Les matières qui accompagnent et annoncent les minéraux de cuivre, et qui en contiennent souvent elles-mêmes, consistent, proche la surface de la terre, en une espèce de minéral de fer décomposé en partie ou substance ocreuse, mêlée de quartz ou d’un rocher bleuâtre ; mais, dans la profondeur, ces matières sont un composé de quartz, de mica blanc sur une pierre en roche d’un bleu clair ; assez souvent de la pyrite, tantôt blanche, tantôt jaune ; quelquefois le tout est parsemé avec des taches de minéral de cuivre. Observations sur les mines, par M. Jars ; Mémoires de l’Académie des sciences, année 1770, p. 540. — Au-dessus de la ville de Redruth, on exploite une mine de cuivre très abondante… son filon est peu éloigné de celui de la mine d’étain de Peduandera ; il lui est parallèle… La largeur commune du filon peut être de quatre à cinq pieds ; il est composé d’un beau minéral jaune ou pyrite cuivreuse, point de blende, assez souvent du quartz et de la pyrite, surtout de la blanche qui est arsenicale… quelquefois du cristal de roche qu’on nomme diamant de Cornouailles… On trouve quelquefois du cuivre natif dans la partie supérieure du filon et dans les endroits où il n’est pas riche… Le filon est renfermé dans le rocher schisteux nommé killas… Le côté du mur du filon est tendre, souvent il est composé d’une matière jaune et poreuse, souvent aussi d’une espèce d’argile… Le filon est très riche et abondant dans la plus grande profondeur, qui est de soixante et quelques toises… À cinq milles de Redruth, on exploite encore plusieurs filons qui sont de la même nature et dans une roche de même espèce… Il y a entre autres, dans ce pays, une mine de cuivre vitrée extrêmement riche, mais très peu abondante… On trouve dans tout ce terrain une très grande quantité de puits jusqu’à Sainte-Agnès, où, particulièrement près de la mer, les filons de cuivre ne sont qu’en petit nombre, en comparaison des filons d’étain qui y sont beaucoup plus nombreux, tandis que c’était le contraire du côté de Redruth. Observations sur les mines, par M. Jars, dans les Mémoires de l’Académie des sciences, année 1770, p. 540.

  2. Lettres sur la Minéralogie, par M. Ferber, p. 47 et 48.
  3. Mémoire de M. Guettard, dans ceux de l’Académie des sciences, année 1752, p. 323.
  4. Ces douze sortes de mines de cuivre sont :

    1o Le cuivre natif ou mine de cuivre sous forme métallique ; il est rare et ressemble à celui qui a été raffiné ;

    2o Le cuivre azur ou mine de cuivre vitrée, elle tient de l’arsenic et un peu de fer ;

    3o La mine de cuivre jaune, qui est une espèce de pyrite composée de soufre, de beaucoup de fer et de peu de cuivre ;

    4o La mine de cuivre fauve, qui tient du soufre, de l’arsenic, de l’argent et du cuivre en plus grande quantité que la précédente ;

    5o Autre mine de cuivre différente de la précédente ;

    6o La mine de cuivre bleu d’outremer (ultra marina), qui n’est autre chose que du cuivre dissous par les acides, et précipité et pénétré par l’alcali volatil. Comme elle ne tient ni soufre ni arsenic, elle n’a pas besoin, à la rigueur, d’être calcinée, non plus que la mine de