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observées et décrites ; il a fait de semblables recherches en Alsace[1]. Et M. Le Monnier, premier médecin ordinaire du Roi, a observé celles du Roussillon[2] et celle de Corall, dans la partie des Pyrénées située entre la France et l’Espagne[3].

    — Dans toutes ces montagnes, on trouve en général beaucoup de cuivre en azur. Idem, ibid. — Vers Buisse, il y a plusieurs filons de très bonne mine de cuivre qu’on avait ouverte il y a une quarantaine d’années, et qu’on a abandonnée en même temps que celle de Meissoux… Le minéral de ce canton renferme beaucoup de cette espèce de mine que les Allemands appellent Pech-erz, et que nous pouvons nommer mine de cuivre bitumineuse ; elle ressemble en effet au jayet et passe pour donner le plus beau cuivre connu. On y trouve aussi de la mine de cuivre pyriteuse jaune, et également de la mine de cuivre azur. Idem, p. 192 et 193. — On avait fait, il y a quelques années, plusieurs ouvertures sur une mine de cuivre, au lieu de Thines (diocèse du Vivarais) ; mais, outre qu’elle est très pauvre, c’est que le défaut de bois n’en permettait pas l’exploitation. Idem, t. III, p. 182 et 183. — Au bas du village de Saint-Michel, ou voit un filon de mine de cuivre. Idem, p. 197. — En descendant des montagnes vers Écoussains, on trouve près de ce dernier endroit d’assez belles veines de cuivre. Idem, p. 265.

  1. Dans la montagne, du côté de Giromagny, est la mine de Saint-Daniel, qui a plus de deux cents pieds de profondeur. Le minéral domine en cuivre ; il rend un peu de plomb et d’argent : ce filon de Saint-Daniel est traversé par un autre, où les anciens ont fait des travaux. Le minéral est la plupart de mine d’argent… En remontant vers le sommet de la montagne de Saint-Antoine, il y a un filon de mine jaune de cuivre et de malachites…

    Toutes les montagnes qui séparent Plancher-lès-Mines, en Franche-Comté, de Giromagny sont entrelacées d’un nombre prodigieux de différents filons qui les traversent en tous sens : toutes ces mines donnent du cuivre, du plomb et de l’argent.

    À droite du village d’Orbey est Saint-Joseph, où l’on tire de très belles mines de cuivre de toute espèce ; une entre autres est d’un pourpre vif, tigré de jaune, et d’une matière blanche qu’on prendrait pour du spath, et qui est cependant de la pure mine de cuivre. Le filon est accompagné quelquefois d’une espèce de quartz feuilleté blanc très réfractaire, et qui, quoique pesant, ne tient point de métal.

    On trouve du cuivre dans plusieurs autres endroits des environs d’Orbey, comme à Storkenson, à la montagne de Steingraben ; celui-ci est enfermé dans un roc d’une espèce de quartz vert aussi dur que de l’acier ; la mine est partie bleu de montagne, quelque peu de mine de cuivre jaune, et la plus grande partie de mine bitumineuse. Le sommet du filon est une mine ferrugineuse brûlée, toute semblable au mâchefer ; et l’on voit assez souvent, pendant la nuit, sortir de grosses flammes de cet endroit : ce filon est traversé par un autre filon de mine de cuivre malachite et jaune, et quelquefois d’une belle couleur de rose et de lilas ; elle contient quelquefois un peu d’or. Sur l’exploitation des mines, par M. de Gensane, Mémoires des savants étrangers, t. IV, p. 141 et suiv.

  2. Les montagnes dont la plaine du Roussillon est environnée, surtout celles qui tiennent à la chaîne des Pyrénées, sont garnies, pour la plupart, de mines dans leur intérieur. Il y a quelques mines de fer ; mais les plus communes sont celles de cuivre, et on en exploite quelques-unes avec succès… Il y a une autre veine de cuivre fort riche au pied de la montagne d’Albert, tout proche du village de Soredde… Cette veine si abondante était accompagnée de feuilles de cuivre rouge très ductile, et formé tel par la nature ; on les trouvait répandues parmi le gravier, ou plaquées entre des pierres, et même le cuivre est ramifié dans d’autres en forme de dendrites… M. Le Monnier a observé que la mine tirée du puits Sainte-Barbe était mêlée avec une pyrite jaune pâle qui paraît sulfureuse et arsenicale. Celle du puits Saint-Louis, qui est voisine du premier, quoiqu’un peu moins pesante que celle du puits Sainte-Barbe, paraît meilleure et moins embarrassée de pyrites arsenicales, et elle est engagée dans une espèce de quartz qui la rend très aisée à fondre ; enfin celle du Corall semble être la meilleure de toutes, elle est de même intimement unie à du quartz fort dur. Observations d’hist. naturelle, par M. Le Monnier ; Paris, 1739, p. 209 et suiv.
  3. Les mines de cuivre de Catalogne ne sont qu’à une lieue de Corall… Celle qui donne du cuivre plus estimé que celui de Corall se trouve située précisément dans la colline de