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Quoique le mercure s’attache promptement et assez fortement à la surface de l’argent, il n’en pénètre pas la masse à l’intérieur ; il faut le triturer avec ce métal pour en faire l’amalgame.

Il nous reste encore à dire un mot du fameux arbre de Diane, dont les charlatans ont si fort abusé en faisant croire qu’ils avaient le secret de donner à l’or et à l’argent la faculté de croître et de végéter comme les plantes ; néanmoins, cet arbre métallique n’est qu’un assemblage ou accumulation des cristaux produits par le travail de l’acide nitreux sur l’amalgame du mercure et de l’argent : ces cristaux se groupent successivement les uns sur les autres, et, s’accumulant par superposition, ils représentent grossièrement la figure extérieure d’une végétation[1].


  1. Pour former l’arbre de Diane, on fait dissoudre ensemble ou séparément quatre gros d’argent et deux gros de mercure dans l’eau-forte précipitée ; on étend cette dissolution par cinq onces d’eau distillée ; on verse le mélange dans une petite cucurbite de verre, dans laquelle on a mis auparavant six gros d’amalgame d’argent, en consistance de beurre, et on place le vaisseau dans un endroit tranquille, à l’abri de toute commotion : au bout de quelques heures, il s’élève de la masse d’amalgame un buisson métallique avec de belles ramifications. Éléments de chimie, par M. de Morveau, t. III, p. 434 et 435.