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On recueille aussi beaucoup d’or par le lavage dans les terres du royaume de Kanon[1], à l’est et au nord-est de Galam, où il se trouve presque à la surface du terrain ; il y en a aussi dans le royaume de Tombut, ainsi qu’à Gago et à Zamfara : il y en a de même dans plusieurs endroits de la Guinée[2], et dans les terres voisines de la rivière de Gambra[3], ainsi qu’a la côte des Dents[4] ; il y a aussi un grand nombre de mines d’or dans le royaume de Butna, qui s’étend depuis les montagnes de la Lune jusqu’à la rivière de Maguika[5], et un plus grand nombre encore dans le royaume de Bambuk[6].

  1. Histoire générale des Voyages, t. II, p. 530, 531 et 534.
  2. En Guinée, les Nègres recueillent les paillettes d’or, qui se trouvent en assez grande quantité dans la plupart des ruisseaux qui découlent des montagnes. Histoire générale des Voyages, t. Ier, p. 257. — Il y a trois endroits où les habitants du pays cherchent l’or : 1o dans les montagnes ; 2o auprès des rivières, où l’eau en entraîne de petites parties avec le sable ; 3o au bord de la mer, où l’on trouve de petites sources d’eau vive dans lesquelles il y a de l’or, et il s’en trouve beaucoup plus qu’à l’ordinaire dans le temps des grandes pluies. Cependant ce travail, qui se fait en lavant le sable de ces sources ou ruisseaux, ne produit souvent qu’une très petite quantité d’or, et quelquefois point du tout ; mais aussi il donne quelquefois par hasard des grains ou pépites un peu grosses. Voyage en Guinée, par Bosman, lettre vi, p. 82. — Dans la province de Dinkira, qui est à cinq ou six journées de distance de la côte de Guinée, et dans quelques autres contrées de cette même région, il y a des mines d’or, dont les Nègres font le commerce avec les marchands européens qui fréquentent cette côte ; l’or qu’apportent ceux de Dinkira est bon et pur… Ceux d’Acany apportent de l’or d’Asiant et d’Axim, et de celui qu’ils tirent dans leur pays ; cet or est d’une grande pureté… Il n’y a point de pays que nous connaissions dont il sorte tant d’or que de celui d’Axim, et c’est le meilleur de toute cette côte ; on le connaît aisément à sa couleur obscure… Il y a encore plus d’or à Asiant qu’à Dinkira ; il en est de même du pays d’Anamé, situé entre Asiant et Dinkira… On en tirait aussi beaucoup du pays d’Awiné, qui est situé sur la côte fort au-dessus d’Axim. Idem, ibid.
  3. Il y a de l’or dans les terres des Nègres Mandingos, qui sont voisins de la rivière Gambra ; ces Nègres apportent l’or en petits lingots façonnés en forme d’anneaux ; ils disent que cet or n’est pas de l’or lavé et tiré en poudre des sables ou de la terre, mais qu’il se trouve dans les montagnes, à vingt journées de Kower. Histoire générale des Voyages, t. III, p. 632.
  4. Le royaume de Guiomeré, sur la côte d’Ivoire, en Afrique, est abondant en or. Idem, ibidem.
  5. Histoire générale des Voyages, t. V, p. 228.
  6. L’or est si commun dans le territoire de Bambuk, que, pour en avoir, il suffit de racler la superficie d’une terre argileuse, légère et mêlée de sable. Lorsque la mine est très riche, elles est fouillée à quelques pieds de profondeur et jamais plus loin, quoiqu’elle paraisse plus abondante à mesure qu’on creuse davantage : ces mines sont plus riches que celles de Galam, de Tombut et de Bambara. Histoire philosophique et politique des deux Indes ; Amsterdam, 1772, t. Ier, p. 516… Les mines de Bambuk, qui furent ouvertes en 1716, produisent beaucoup d’or en poudre et en grains, qu’on trouve dans la terre à peu de profondeur, et on l’en retire par le lavage ; cet or est très pur… Ces mines qui sont dans des terres argileuses de différentes couleurs, mêlées de sable, sont très aisées à être exploitées, et dix hommes y font plus d’ouvrage et en tirent plus d’or que cent dans les plus riches mines du Pérou et du Brésil… Les Nègres n’ont remarqué autre chose, pour la connaissance des mines d’or dans ce pays, sinon que les terres les plus sèches et les plus stériles sont celles qui en fournissent le plus… Ils ne creusent jamais qu’à six, sept ou huit pieds de profondeur, et ne vont jamais plus loin, quoique l’or y devienne souvent plus abondant, parce qu’ils ne savent pas faire des charpentes capables de soutenir les terres. Histoire générale des Voyages, t. II, p. 640 et 641… À vingt-cinq lieues de la jonction de la rivière Falemé avec le Sénégal, il y a une mine d’or dans un canton haut et sablonneux, que les Nègres se contentent, pour ainsi dire, de gratter sans la fouiller profondément… Il y en a d’autres à