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M. Guettard fait mention des mines de fer de la Pologne, et il en a observé quelques-unes : elles sont pour la plupart en rouille, et se tirent presque toutes dans les marais ou dans les lieux bas ; d’autres sont, dit-il, en petits morceaux ferrugineux, et celles qui se trouvent dans les collines sont aussi à peu près de même nature[1].

Les pays du Nord sont les plus abondants en mines de fer : les voyageurs assurent que la plus grande partie des terres de la Laponie sont ferrugineuses ; on a aussi trouvé des mines de fer en Islande[2] et en Groenland[3].

En Moscovie, dans les Russies et en Sibérie, les mines de fer sont très communes et font aujourd’hui l’objet d’un commerce important, car on en transporte le fer en grande quantité dans plusieurs provinces de l’Asie et de l’Europe, et même jusque dans nos ports de France[4].

    quarante pour cent… Il y a aussi d’autres minerais de fer qui sont plus durs et plus réfractaires, en sorte qu’on est obligé de les faire griller avant de les mêler avec les autres minerais pour les jeter au fourneau… Les mines de fer des environs de Blanckenbourg sont disposées par couches, et sont en masses à douze ou quinze toises de profondeur sur des roches de marbre. Idem, ibidem.

  1. En Pologne, il y a des mines de fer qui se tirent dans les marais : M. Guettard dit qu’elles sont d’un jaune d’ocre pâle, ou un peu brun, avec des veines plus foncées ou noirâtres… Le fer qu’elles donnent est cassant, et semblable à celui que fournit en Normandie la mine appelée cosse, à laquelle elles ressemblent beaucoup. Une autre mine de fer de Pologne est noirâtre avec des cavités entièrement vides ; on la prendrait, au premier coup d’œil, pour une pierre de volcans… De quelque nature que soient ces mines en Pologne, celles du moins que j’ai vues, elles se trouvent dans des marais ou dans des endroits qui ont toutes les marques d’avoir été autrefois marécageux. Rzaczynski dit qu’en général la Polésie polonaise a encore plus de mines de fer que la Volhinie, qu’elles se tirent aussi des marécages… et qu’elles sont jaunâtres ou couleur de rouille de fer…

    Les marais de Cracovie, dit encore M. Guettard, renferment des mines de fer qu’on n’exploite point ; les morceaux de minéral y sont isolés, ils ont un pied au plus de longueur sur quelques pouces d’épaisseur : dans quelques endroits cependant, ces morceaux peuvent avoir trois ou quatre pieds dans la première dimension, sur un peu plus d’épaisseur que les autres ; ils sont placés à deux ou trois pieds de profondeur au-dessous d’une terre qui tient de la nature de la tourbe, et l’on trouve en fouillant plus bas du pareil minéral de fer sous d’autres couches de terre… Comme les précédentes mines de marais, celles-ci sont poreuses, légères, terreuses, noirâtres, avec des taches jaunâtres ; on découvre de temps en temps dans ces fouilles, et dans les autres qu’on peut faire dans les marais, de la terre bleue appelée fleur de fer… Il y a des mines très abondantes, mais qui ne sont pas de marais, dans le palatinat de Sandomir, auprès de Suchedniow et de Samsonow… Ces mines sont brunes, composées de plusieurs lames, et recouvertes d’une terre jaune couleur d’ocre. Mémoires de l’Académie des sciences, année 1762, p. 246, 304 et 305.

  2. Les Irlandais font des ustensiles de ménage avec du fer, dont ils recueillent sans peine la mine en différents endroits. Hist. générale des Voyages, t. XVIII, p. 36.
  3. Idem, t. XIX, p. 30.
  4. Dans la province de Dwime, en Moscovie, on trouve plusieurs mines de fer. (Voyages historiques de l’Europe, t. VII, p. 26)… Et à vingt-six lieues de Moscou, auprès de Tula, il y a d’autres mines fort abondantes. Voyages d’Oléarius ; Paris, 1656, t. Ier, p.… Les Tartares qui habitent les bords des rivières de Kondoma et de Mrasa savent fondre la mine de fer dans de petits fourneaux creusés en terre et surmontés d’un chapiteau ; ils pilent la mine et apportent alternativement dans le fourneau du minerai pilé et du charbon ; ils se servent de deux soufflets, et ne font que deux ou trois livres de fonte à la fois. Gmelin, Hist. générale des Voyages, t. XVIII, p. 153 et 154. — En Sibérie, à quinze werstes de la ville de Tomsk, il y a une montagne composée entièrement de mine de fer ; on en fait griller le minerai avant de le jeter au fourneau : il se trouve aussi chez les Barsajakes des mines qui donnent de très bon fer. Idem, p. 160 et 161. — Dans les terres voisines du Lena,