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Les traces fossiles dessinées sur cette planche le sont toutes à peu près sur une même échelle, savoir : un vingt-quatrième.

    dans trois ou quatre carrières, sur un espace de quelques verges carrées : elles sont si distinctes les unes des autres que cet observateur pense qu’elles ont été faites par des oiseaux d’espèces, sinon de genres différens. (Voy. pl. 26{e|a}}, fig. 1-14.)

    Les empreintes se succèdent régulièrement, et constituent la trace d’un animal dans l’acte de marcher ou de courir, les pieds droit et gauche se montrant toujours à leurs places respectives.

    La distance entre les diverses empreintes d’une même trace varie ; mais cette variation n’est jamais assez grande pour qu’on ne puisse l’expliquer par la différence qui peut exister entre les pas de l’oiseau. Beaucoup de ces traces d’individus ou d’espèces différentes se croisent ; elles sont souvent multipliées comme les empreintes de pieds sur les bords fangeux d’un ruisseau ou d’un étang, aux endroits que hantent les canards ou les oies. (Voy. pl. 26a, fig. 12, 13, 14.)

    Aucune de ces empreintes ne paraît avoir été faite par des oiseaux palmipèdes ; elles ressemblent plutôt à celles que feraient des Échassiers (Waders) ou des oiseaux d’habitudes analogues. Excepté dans un petit nombre de cas, ou distingue ordinairement les empreintes de trois doigts. L’empreinte du quatrième doigt ou doigt postérieur manque ordinairement, comme dans les empreintes des pieds des échassiers modernes.

    La plus remarquable de ces empreintes est celle d’un oiseau gigantesque ayant deux fois la taille de l’Autruche, son pied offrant quinze pouces de long, non compris l’ongle dont la longueur est de deux pouces. Ses trois doigts sont larges et épais. (Pl. 26a et pl. 26b, fig. 1.) Ces grandes empreintes n’ont encore été trouvées que dans une carrière seulement, à Mount-Tom, près de Northampton ; on y a rencontré trois traces parallèles du même genre, et dans une d’elles on voit six empreintes se succédant d’une manière régulière, séparées par une distance de quatre pieds. Dans les autres la distance varie de quatre à six pieds. Cette dernière est probablement la plus grande enjambée de cet oiseau gigantesque lorsqu’il courait.

    Après ces empreintes viennent pour la grandeur celles du pied d’un autre oiseau gigantesque (pl. 26", fig. 4), offrant trois doigts plus déliés, et qui, mesurés, ontde quatorze à seize pouces de longueur, non compris un appendice remarquable qui s’étend en arrière, à partir du talon, dans une étendue de huit à neuf pouces, et qui probablement était destiné, comme ces larges patins dont on se sert pour marcher sur la neige, à soutenir le poids d’un animal lourd lorsqu’il marchait sur un sol mou.