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RAPPORT DES ROCHES NON STRATIFIÉES ETC.

aurait eu pour premier résultat la formation d’une sorte d’écorce ou de croûte composée de métaux oxidés et des métalloïdes qui constituent les diverses roches de la série granitique, et entourant un noyau de matière en fusion plus dense que le granite et analogue à celle qui constitue la substance spécifiquement plus pesante du basalte et de la lave compacte.

Il est inutile que nous nous occupions ici des opinions contradictoires qui ont divisé les esprits pendant les cinquante dernières années qui viennent de s’écouler, relativement à l’origine de cette vaste et importante série de roches non stratifiées et cristallines que la plupart des géologues et des chimistes modernes s’accordent à rapporter à l’action du feu. Les effets de la chaleur centrale et le contact de l’eau avec les bases métalloïdes des terres et des alcalis sont deux causes qui, séparées ou réunies, nous semblent rendre pleinement compte de la production et de l’état définitif des minéraux qui composent ces roches aussi bien que de beaucoup de ces grands mouvemens mécaniques qui ont produit les révolutions de la surface du globe.

Les variétés, en nombre infini, de granite, de syénite, de porphyre, de diorite (greenstone) et de basalte, se rattachent par d’innombrables gradations aux porphyres trachytiques et aux laves qui sont de nos jours rejetés par les volcans. Quoiqu’il reste encore sur ce sujet quelques difficultés à aplanir, il n’en est pas moins très-probable que l’état fluide dans lequel furent originairement les roches cristallines non stratifiées était dû au pouvoir liquéfiant de la chaleur, pouvoir dont nous sommes à même d’apprécier l’action dissolvante, relativement aux matériaux les plus réfractaires qui constituent le globe, par celle qu’il exerce sur

    a fait voir jusqu’à quel point cette théorie supposée vraie tend à augmenter nos convictions sur l’existence d’une intelligence primitive et présidant à tout. — Bridgewater treatises, N° III, chap. 7.