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ACCORD DE LA RELIGION ET DE LA SCIENCE.

elle prouve au contraire, plus directement que ne pourrait le faire aucune autre science, que les diverses révolutions qui s’y sont accomplies, et les diverses races d’êtres qui l’ont habité, ont eu un commencement, et qu’il renferme en lui-même certaines forces chimiques qui n’ont besoin que d’être mises en liberté par la volonté de celui qui les a créées, pour en accomplir immédiatement la destruction. De ce que cette science prouve que les révolutions de la nature ont employé d’immenses périodes de temps, il ne s’ensuit pas que ces périodes constituent une série éternelle ; seulement elle agrandit les idées que nous avons de la Divinité ; et quand les hommes cesseront d’avoir pour elle des yeux défians et les préjugés d’esprits étroits, ils verront qu’elle leur ouvre des champs de recherches non moins vastes que ne le sont les domaines de l’astronomie elle-même[1]. »

« Il n’existe en réalité, dit l’évêque Blomfield, ni opposition ni désaccord entre la religion et la science, si ce n’est dans l’abus qu’en font le zèle maladroit et la fausse philosophie, se trompant également sur le but d’une révélation divine» ; — et, dans un autre passage encore du même remarquable discours, après avoir défini quels sont les sujets précis dont l’investigation appartient en propre à l’intelligence humaine, il

  1. Hitchcock, Geology of Massachusetts, p. 595.

    « Pourquoi hésiterions-nous à reconnaître à notre globe une existence aussi ancienne que le demandent les résultats des recherches de la géologie, puisque les livres sacrés ne nous indiquent nullement le temps de sa création première, et qu’en outre la vue d’une antiquité semblable ne peut qu’agrandir les idées que nous avons des opérations de la Divinité relativement à la durée, autant que le font les découvertes de l’astronomie relativement à l’espace ? Loin que la géologie nous mette en opposition avec les récits de Moïse, il me semble qu’elle nous fournit quelques unes des plus vastes conceptions des attributs et des plans de la Divinité, qui se rencontrent dans le cercle tout entier des connaissances humaines. » — Même ouvrage, 1835, p. 225.