Page:Buckland - La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle, 1838, tome 1.djvu/538

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
516
PREUVES D’UNE CRÉATION ET D’UN COMMENCEMENT.

mes espèces sans un commencement comme sans une fin probable, ne s’étaient encore heurtées contre aucune réponse aussi décisive que celle qui nous est fournie par les débris organiques fossiles.

Nous avons fréquemment rencontré, dans le cours de nos recherches, de nombreux exemples de systèmes organiques végétaux et animaux qui ont eu leur commencement et leur fin ; et, chaque fois, nous avons été conduits à leur assigner comme origine l’intervention directe d’une action créatrice.— « À la vue de cette transition qui a eu lieu à la surface du globe d’un système de formes animales à un autre système renfermant des formes toutes nouvelles, nous ne concevrions pas que l’on pût nier les manifestations distinctes d’une puissance créatrice, supérieure à l’action des lois connues de la nature ; et la géologie nous paraît avoir allumé un nouveau flambeau sur le chemin de la théologie naturelle[1]. »

Quelque effroi qu’aient pu causer les découvertes géologiques pendant les premières périodes de leur développement, le moment est arrivé ou, loin que l’on ait à craindre de les voir signaler des phénomènes qui ne concourent pas avec les argumens que fournissent les autres branches des sciences physiques pour démontrer l’existence d’un seul et même Créateur souverainement sage et souverainement puissant, nous devons attendre d’elles qu’elles ajouteront à la chaîne des preuves de la religion naturelle des anneau x de la plus haute importance, dont l’absence se faisait sentir, et dont les vides sont maintenant remplis par les découvertes auxquelles a conduit l’étude de la structure du globe.

« Si je comprends bien la Géologie, dit le professeur Hitchcock, loin que cette science enseigne l’éternité du globe,

  1. British critic, n° XVII, janvier 1831, p 194.